Bien qu’elle ait gagné ses galons de fonction stratégique de l’entreprise à l’aune des récentes crises, la Supply Chain reste encore largement pilotée par des architectures EXCEL « maison » techniques et peu agiles. Partant de ce constat BEVOLTA a imaginé une véritable expérience utilisateur en absorbant la complexité de cet univers aride. Jérémy Catteloin, expert Supply Chain chez BEVOLTA nous en dit plus.
- Les entreprises qui utilisent EXCEL sont-elles forcément mal outillées ?
« Pas forcément puisqu’elles sont souvent équipées d’un ERP, voire d’un ERP de référence. Mais plus on est dans une supply chain complexe, moins le calcul MRP standard produit quelque chose de fiable et donc d’utilisable. Par conséquent chacun développe ses solutions pour compléter les faiblesses fonctionnelles du calcul MRP.
La faiblesse des outils ERP historiques est qu’ils ont été créés par des ingénieurs pour des ingénieurs, avec des conditions optimales d’utilisation assez étroites et complexes, alors que depuis dix ans on évolue dans un monde toujours plus décloisonné et volatile. En clair, les solveurs figés ça ne fonctionne plus ! Même constat pour les outils MRP2 dont le champ d’utilisation se réduit.
Dans ce contexte la vision Demand Driven – avec l’idée maîtresse de remettre l’utilisateur au centre en s’appuyant sur les fondamentaux du Lean – apparaît beaucoup mieux adaptée. Avec le management visuel de la performance on aide en effet les utilisateurs à résoudre plus facilement les problèmes tout en rentrant dans une logique d’amélioration continue. Parmi les témoignages qui reviennent souvent au sein des entreprises qui ont adopté une solution DDMRP comme BEVOLTA, il y a l’impression d’être sortis des projets usine à gaz. Tout est dit !
- Cette solution cible-t-elle les grands groupes ou plutôt les PME et les ETI ?
Les trois mon capitaine ! Et je précise : pratiquement tous les cas, aussi bien dans l’industrie que dans la distribution.
Les grands groupes d’abord car ils sont très sensibles à l’argument d’une solution souple et facile à déployer, qui produit des effets immédiats. Quant aux PME elles sont séduites par une solution compétitive face à une offre MRP2 généralement hors de portée compte tenu du positionnement tarifaire et de la complexité.
BEVOLTA apporte un vrai plus pour ces entreprises qui n’ont pas les moyens d’avoir un APS et une armée de bac + 5 qui développe de l’EXCEL agrémenté de « business intelligence ». Là ils ont accès à une réel avantage concurrentiel parce qu’ils ont non seulement un outil nouvelle génération puissant et une méthodologie DDMRP beaucoup plus agile qui va leur permettre de gagner en compétitivité.
- Il demeure pourtant des inconditionnels d’EXCEL…
… et des vinyles ! Plus sérieusement je pense qu’il est vraiment temps, en 2022, de prendre conscience du caractère pour le moins relatif de l’efficacité d’EXCEL sur un périmètre qui ne cesse de s’élargir et dans un environnement toujours plus volatile.
En effet si un fichier EXCEL peut se révéler très bon sur un périmètre circonscrit, dès lors qu’on étend les cas métiers ça peut devenir extrêmement complexe à gérer.
Rappelons ce qu’est un fichier EXCEL : c’est un calcul dans des cellules qui s’est souvent enrichi, s’est potentiellement automatisé en étant rarement documenté. De fait, la maintenance du fichier est quasiment impossible. Les fichiers sont souvent construits autour d’un processus qui est perpétué sans que soit challengé le statu quo, alors que dans un outil comme BEVOLTA on va justement challenger les pratiques.
Quand-à l’ergonomie, critère déterminant pour permettre à une solution d’être facilement prise en main et déployée, sous EXCEL elle dépend complètement du concepteur. Or on peut être à l’aise sur EXCEL, cela ne fait pas de soi un développeur d’applicatif structuré.
Seul un bon système d’information peut combiner puissance, fiabilité et rapidité de calcul, bonne interface utilisateur, bases de données claires et solides. Autant de critères rarement – voire jamais – réunis dans un fichier EXCEL qui reste rappelons-le un outil bureautique.
- Ce qui semble séduire les inconditionnels d’EXCEL, c’est cette totale souplesse dans la construction des calculs, que n’offre pas une solution de type APS. On craint de devoir adopter « en bloc » une solution qui suppose derrière beaucoup de changements qu’on n’est peut-être pas prêt à engager…
Au contraire, on est dans une démarche résolument souple et progressive ! Cela suppose toutefois, il est vrai, d’être prêt à rebattre les cartes, puisque c’est l’essence même d’une solution Demand Driven.
C’est tout l’objet de la phase préalable de conseil / amélioration des pratiques à laquelle nous sommes très attachés chez BEVOLTA, puisque c’est l’occasion de se reposer des questions plus fondamentales sur le pilotage des flux. Se poser ces questions, en étant accompagné dans une démarche structurée, cela produit beaucoup de valeur ajoutée !
À l’arrivée on a un outil parfaitement adapté aux besoins spécifiques de l’entreprise, avec à la clé des résultat concrets et immédiats.
Généralement on détermine un périmètre pilote avant d’élargir le scope. Pour cela nous sommes en mesure de resimuler l’activité passée et de jouer des “what-if” scénarios, il y a énormément de configurations possibles. On détermine ainsi la meilleure trajectoire de déploiement pour répondre aux ambitions du client.
- Parmi les cauchemars du chef d’entreprise ou du directeur supply chain, on cite souvent l’abandon de poste de la personne qui maîtrise l’EXCEL. Une solution comme BEVOLTA solutionne-t-elle cette question de l’homme clé ?
Quelle que soit la solution retenue le départ de « l’homme clé » est toujours une épreuve.
Néanmoins il est incontestable qu’avec une solution comme la nôtre on est dans une situation très différente, puisque l’outil a été conçu pour être compris et utilisé par plusieurs personnes au sein de l’entreprise, voire plusieurs services.
Pour autant nous avons traditionnellement un interlocuteur privilégie dans l’entreprise. Notamment pour faire évoluer l’application et faire en sorte qu’elle suive les évolutions des besoins dans l’entreprise. Mais c’est effectivement beaucoup plus souple et agile, avec l’équipe BEVOLTA en back-up pour assurer la continuité.
Je rappelle que ce qui fonde BEVOLTA, c’est la compréhension de la supply chain comme une fonction stratégique de l’entreprise. Dans cette logique nous avons voulu simplifier le pilotage et l’optimisation des flux en absorbant la complexité. C’est un point fondamental. »
Propos recueillis par Ghislain Journé.
Photo principale (de gauche à droite) : Zahir Bouchaala et Camille Wanty, cofondateurs de BEVOLTA, respectivement CEO et CTO.